MAINTENANCE MÉCANIQUE CONJONCTURE L’éolien prend son envol C’est une activité en plein essor. Et il suffit de consulter l’actualité pour se rendre compte du phénomène, en France comme à l’international. Depuis quelque temps, l’éolien prend son envol. Certes, la technologie est loin d’être nouvelle ; il y a vingt ans déjà, le secteur, encore émergeant à l’échelle industrielle, croulait sous les millions d’euros d’investissements et d’aides gouvernementales, à l’instar de son « rival » photovoltaïque. Mais cette fois, les projets sont d’envergure plus importantes, et la taille des mâts et des pales dépassent respectivement les 100 mètres de haut et atteignent parfois 150 mètres de diamètre... surtout, les technologies sont devenues beaucoup plus matures et ont permis notamment de basculer de l’éolien terrestres aux gigantesques parcs off-shore que l’on trouve notamment au large des côtes britanniques. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Boris Johnson a déclaré en octobre dernier vouloir faire de la Grande Bretagne le leader mondial de la production d’énergie éolienne, au même titre que les Émirats arabes unis le sont pour le pétrole. En France aussi, les projets se multiplient, comme sur la façade Atlantique nord et nord-ouest. Et si l’Hexagone fait toujours figure d’élève un peu à la traîne dans le domaine, l’éolien off-shore bénéficie d’un réel soutien de la part de la population, des pouvoirs publics et des industriels, indépendamment des freins judiciaires dus cependant à certaines associations farouchement hostiles à ces imposants – et souvent bruyants – géants sortis des sols et des mers. Quant à la crise du Covid-19, si elle a retardé de facto nombre de projets, elle a réveillé chez beaucoup de personnes la nécessité de se tourner de façon plus radicale vers les énergies renouvelables (et le Plan de relance ne sera pas étranger aux investissements prévus dans les projets à venir). Dans un tel contexte, les industriels sont en embuscade. Aux côtés des spécialistes mondiaux tels que Siemens et Vestas, déjà implantés sur le territoire, les acteurs nationaux ne sont pas en reste. Dans ce dossier dédié à la maintenance des éoliennes, plusieurs acteurs sont intervenus, allant de l’exploitant au prestataire de maintenance en passant par des fournisseurs de technologies, de surveillance par ultrasons notamment ou encore pour la maintenance prévisionnelle à partir d’intelligence artificielle ● Olivier Guillon LE DOSSIER EN DÉTAIL 47 Contrôle par ultrasons : de l’intérêt à l’usage 48 Valorem fin prêt face à la croissance annoncée de l’éolien off-shore 50 Cordiste, ce métier aux multiples facettes, très prisé dans l’éolien 52 Télémaintenance et intervention à distance : une technologie vitale pour les éoliennes 56 Diagnostic de machines tournantes à faibles vitesses de rotation et détection de défaillances grâce aux ultrasons 42ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°71 • octobre-novembre-décembre 2020
MAINTENANCE MÉCANIQUE AVIS D’EXPERT Contrôle par ultrasons : de l’intérêt à l’usage La maintenance conditionnelle se fonde sur le principe « mieux vaut prévenir que guérir », sur la connaissance des machines, la prise en compte des signes précurseurs et le réalisme économique. La maintenance conditionnelle offre aujourd’hui différentes technologies qui permettent aux services maintenance des entreprises d’évaluer les risques de défaillances, le taux de fréquence et le niveau de gravité. Mais faut-il encore choisir les bons outils d’analyse, la bonne technologie, les bons indicateurs pour découvrir une défaillance d’une manière précoce sur une machine tournante et notamment en ce qui concerne les faibles vitesses. L’ultrason est la technologie qui permet de faire ce diagnostic avec une mise en œuvre simple et efficace. SDT International a dernièrement relevé le défi sur une machine tournante dont la vitesse de rotation était de 8 tr/min. Depuis plus d’une semaine le service maintenance d’une société de renommée mondiale, avait détecté un bruit anormal sur une machine stratégique de production. L’arrêt brutal de cette machine engendrerait un arrêt complet du site de production. Sans compter du coût financier du remplacement de ces quatre roulements, du temps d’approvisionnement de ces roulements spécifiques et du coût de main d’œuvre d’intervention. Le spectre nous montre bien un choc à la vitesse de rotation (0.139 Hz) des arbres de la machine tournante contrôlée avec ses harmoniques. On note également des sous-harmoniques à 0.5 x la vitesse de rotation, ce spectre caractérise le jeu rotatif lié à un frottement ou à des impacts importants. Aucun choc lié aux fréquences des roulements. Le spectre temporel nous confirmera ce diagnostic. L’enjeu était double : vérifier le bon état de ces roulements et essayer de découvrir d’où provenait l’origine de ce bruit. Grâce à l’utilisation du nouvel appareil de mesures ultrasonores SDT340 et de son mode « Focus » pouvant faire des fréquences d’échantillonnage jusqu’à 256 K échantillon par seconde, un diagnostic a pu être dressé : Le spectre temporel nous montre bien que les chocs que nous apercevons sont bien des chocs liés à la vitesse de rotation des arbres de la machines à 0,139 Hz, soit une vitesse de rotation de 8,34 tr/min. Ces chocs ne sont pas forcément constants en termes d’énergie à chaque tour des arbres (temporel enregistré sur une période de 2 minutes) ● PRODUCTION MAINTENANCE • N°71 • octobre-novembre-décembre 2020 ı43
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