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Production Maintenance n°43

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Dossier spécial : LA SÉCURITÉ DES MACHINES MISE À L’ÉPREUVE

Dossier GMAO Management

Dossier GMAO Management Entretien La mobilité et l’accompagnement du client transforment le marché Responsable de l’activité Mainta au sein du groupe Apave, Sacha Lukic donne sa vision du marché de la GMAO. Situé entre d’un côté le renouvellement des outils, de l’autre des solutions financièrement plus accessibles, ce marché est avant tout marqué par le virage de la mobilité et par les demandes croissantes d’accompagnement de la part des utilisateurs. Production Maintenance Comment se porte le marché de la GMAO aujourd’hui ? Sacha Lukic J’ai eu la chance au cours de ma carrière d’avoir réalisé deux études marketing à ce sujet, l’une en 2007, l’autre en 2013. En 2007, le positionnement des éditeurs répondait à une demande essentielle du marché : celle d’avoir un logiciel simple d’utilisation, muni de déclinaisons métiers (dans les transports, la santé etc.) et de fonctionnalités multi-organisationnelles paramétrables... La logique de ce marché résidait uniquement dans le produit lui-même. Le logiciel était ainsi au cœur de la stratégie des éditeurs, même si chacun, in fine, pratiquait des approches et des positionnements plus ou moins différents. Aujourd’hui, en 2013, la solution logicielle est toujours un élément essentiel, mais auquel s’ajoute désormais la capacité de l’éditeur à accompagner son client, que ce soit pour l’installation du logiciel, son exploitation et son suivi dans le temps. De quoi est née cette nouvelle tendance ? Tout simplement de la volonté croissante de nombreuses sociétés déjà clientes de ne pas renouveler leurs erreurs au moment de renouveler leur logiciel ou de migrer vers d’autres solutions. Sur le marché, il existe deux types de demandes : le renouvellement de logiciel et le « low cost ». La premier schéma correspond à un marché mâture : il s’agit d’industriels chez qui la GMAO est déjà bien implantée dans tous les services de l’entreprise, de la maintenance aux achats en passant par les ressources humaines. Pour ces industriels, la question ne se pose pas d’adopter la GMAO (ils l’ont déjà fait) mais les erreurs à ne pas reproduire. Tout se joue alors sur l’accompagnement. De plus, on assiste aujourd’hui à un achat « malin » de la GMAO où l’on prend conscience de l’importance de toutes ces données dans la stratégie de maintenance. Bien exploiter les informations nécessite bien souvent un accompagnement. Sur quoi repose le second schéma de client d’une GMAO ? Un second type de clientèle émerge : celle qui regarde avant tout le prix. Depuis les années de crise, et tout particulièrement en 2010 et 2011, il y a eu un bouleversement du marché. Avant, il existait une sorte de « sur-consommation » de la GMAO. On en achetait une sans forcément avoir pris connaissance de toutes les fonctionnalités, sans maîtriser totalement l’outil, ni même avoir fait une étude préalable des besoins. La crise a tiré les prix vers le bas et de plus en plus d’éditeurs choisissent de réduire à leur tour les tarifs de leurs produits. Des solutions sont de plus en plus abordables. Ce marché du « low cost » n’est pas nouveau et date d’une petite dizaine d’années ; pour autant, il n’est pas encore mâture. Que représente la mobilité dans les développements technologiques ? La mobilité transforme le marché de façon importante, ce qui implique pour les éditeurs de prendre en considération des formats très différents les uns des autres. La mobilité est devenue incontournable car la maintenance couvre des métiers itinérants ; elle devient essentielle et nous le constatons lorsque nous répondons aux appels d’offres : la mobilité est devenue une condition sine qua non, et non plus un facteur différenciant. Au niveau technologique, la grande évolution dans le smartphone réside dans l’abandon purement et simplement de Windows Mobile pour Android qui touche aujourd’hui le monde professionnel après s’être imposé chez les particuliers. Désormais, toutes les fonctionnalités telles que les photos et les commentaires que l’on fait dessus, la géolocalisation etc. deviennent banales. Concernant les tablettes, le marché est tout aussi remarquable. De plus, avec Windows 8, nous entrons dans une nouvelle ère : en ayant la possibilité de prendre directement l’écran de son PC, l’opérateur peut profiter désormais de la version déconnectée sur le terrain. Cela pose un défi technologique pour les éditeurs qui vont devoir synchroniser les différentes versions. PRODUCTION MAINTENANCE NOVEMBRE 2013 PAGE 30

Qu’attendent les clients de vos solutions ? Qu’elles soient le plus intuitives possible. Pour caricaturer, il faut que l’utilisateur final soit en mesure de maîtriser le logiciel en deux clics, et ce dès la première utilisation ! Au delà de la convivialité, c’est l’accès rapide et intuitif de l’information que l’on recherche. Or, il n’existe aucun algorithme ni de formule mathématique pour cela. Autre attente, celui de la convergence des outils (GMAO, GPAO, SIG etc.). Il s’agit de savoir comment on insère une GMAO dans le système d’informations d’une entreprise sans pour autant tout bouleverser ou compliquer le système. Notre défi est de montrer que notre outil est totalement intégrable. Que nous réservez-vous pour 2014 ? Après une nouvelle croissance à deux chiffres, nous devrions continuer sur notre lancée. Un nouveau site Internet est d’ailleurs prévu pour la fin de l’année. En 2014, nous allons enrichir nos effectifs avec une équipe qui se chargera d’équiper de Mainta toute l’activité de vérification du groupe Apave. Cela concernera 4 000 clients en 2014, 10 000 d’ici 2015. Propos recueillis par Olivier Guillon Sacha Lukic – Curriculum vitae Né en 1973, Sacha Lukic est diplômé de l’ENSISA, l’École nationale supérieure d’ingénieur Sud Alsace. Ingénieur dans le domaine de l’informatique industrielle et en automatisme, l’actuel patron de l’activité Mainta du groupe Apave a auparavant travaillé pendant huit ans dans le groupe Péchiney Rhenalu, plus précisément sur le site de Neuf-Brisach (Haut-Rhin) dans le domaine de la transformation de l’aluminium. Arrivé dans un service de maintenance composé d’environ cent-cinquante personnes, il occupe la fonction de responsable process sur un laminoir. La maintenance étant au cœur de la stratégie du groupe, l’heure d’arrêt de la machine pouvait atteindre près de 70 000 euros pour un taux de pannes de 15% ! La mission de Sacha Lukic et de la cellule fiabilité spécialement consacrée à l’optimisation de cet équipement était de réduire au maximum ce taux de défaillance, mettre en place des méthodes ainsi que des outils de maintenance. Après huit ans de travail sur ce projet, Sacha Lukic intègre en 2004 Axilium, une SSII située à Colmar. Responsable de l’informatique industrielle durant deux années, Sacha Lukic acquiert une expérience supplémentaire dans ce domaine, sorte de parcours intermédiaire avant d’entrer chez Apave en tant que chef de projet grands comptes puis de prendre la direction de l’activité Mainta en 2008. PRODUCTION MAINTENANCE NOVEMBRE 2013 PAGE 31

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