Production Maintenance n°43

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Editorial Industriels, gardez vos ressources en maintenance ! À l’heure où le salon Midest, haut lieu de la sous-traitance industrielle, ouvre ses portes à Villepinte, abritant comme chaque année Maintenance Expo, l’Observatoire Réseau Maintenance de l’Afim dresse un tableau pour 2013 aussi peu enthousiaste que surprenant. Malgré les bons chiffres en termes d’activité et de dépenses en maintenance des quelques filières en vogue – à commencer par l’aéronautique et le nucléaire – l’année devrait en effet s’achever sur un fléchissement global du secteur et un optimisme très relatif pour 2014. Au-delà des données chiffrées, il ressort de cette étude menée avec les sociétés Valouy Conseil et Pair-Conseil – dont Production Maintenance diffuse la synthèse en exclusivité et en primeur – que les entreprises font désormais un peu moins appel à la sous-traitance. L’explication résiderait-elle dans une prise de conscience visant à admettre que le recours à la fois abusif et systématique à des prestataires extérieurs présente des risques, tant en termes de sécurité des techniciens que de qualité de suivi d’un équipement ? Ce qui est le cas quand la multiplication des «strates» et du nombre d’intervenants nuit à la communication entre les différents acteurs impliqués. Dans l’étude réalisée par l’Observatoire portant sur les tendances économiques du marché de la maintenance industrielle, il apparaît donc que les entreprises ont moins recours à la sous-traitance non pas seulement pour des raisons de coûts mais par souci de garder leurs compétences en interne, tellement il est devenu difficile – voire impossible – de trouver une main d’œuvre qualifiée et disponible. Les initiatives de certains établissements privés ou publics (où les filières de maintenance sont souvent tenues à bout de bras par un seul homme), d’industriels engagés et volontaires, d’associations ou de syndicats professionnels ont du mal à combler cette lacune en formation et en recrutement qui s’impose désormais au cœur de tous les débats sur la survie de nos industries. D’un problème conjoncturel lié au besoin non satisfait des entreprise en ressources humaines, nous sommes passés à un véritable fléau qui gangrène durablement les usines européennes et françaises... au point de devenir pour certaines un motif de délocalisation. Le monde tourne-t-il à l’envers, à l’heure où des millions de sans-emplois attendent désespérément l’appel téléphonique d’un responsable RH ? Conserver ses ressources est une force pour l’entreprise. D’autant que cela permet également d’assurer la formation de nouveaux arrivants sur le marché du travail et qui ne demandent... qu’à travailler ! Olivier Guillon PRODUCTION MAINTENANCE NOVEMBRE 2013 PAGE 1