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Production Maintenance n°40

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Maintenance à distance : comment s’y prendre ?

10 ANS PM Entretien Une

10 ANS PM Entretien Une revue à contenu technologique et à l'écoute des techniciens Parmi les fondateurs et concepteurs incontournables du magazine Production Maintenance et de sa ligne éditorial figurent naturellement les membres actifs de la seule organisation représentant la maintenance en France. Entretien avec Claude Pichot, président de l’Association française des ingénieurs de maintenance (Afim) qui nous détaille sa vision de la maintenance depuis une décennie et le contexte de création du magazine. DR ➤ Production Maintenance À l’occasion des 10 ans de la création de Production Maintenance, quel regard portez-vous sur l’évolution du marché de la maintenance depuis 2002 ? Claude Pichot : L’une des caractéristiques fortes de l’évolution des métiers de la maintenance est la concentration de l’offre qui a réduit le nombre d’entreprises et renforcé par là même des groupes d’ampleur nationale. Autre niveau de concentration : il existe quelques acteurs nationaux et de grands prestataires, lesquels, pour bon nombre d’entre eux, ont récupéré des grandes marques disparues comme Vinci Énergie, Opteor, Cegelec, Cofeli Endel etc. et ont intégré de plus petites entreprises et des structures régionales. Ce phénomène s’est accompagné de l’affirmation de la soustraitance avec des entreprises qui se sont spécialisées dans la maintenance des installations industrielles (même si cette spécialisation a été plus rapide dans le secteur tertiaire). Ce phénomène n‘est pas sans poser des problèmes de planifica- « La revue Production Maintenance possède avant tout un contenu technologique et doit être à l'écoute des techniciens. Le but est, en même temps, de ne pas caresser tout le monde dans le sens du poil » tion et d’organisation de la maintenance, les donneurs d’ordres se déchargeant de ces problèmes qu’ils préfèrent laisser à leurs prestataires qui eux-mêmes le donnent à leurs sous-traitants. Et c’est comme ça que l’on assiste aujourd’hui à une cascade de sous-traitance. « On assiste aujourd'hui à une cascade de sous-traitance » ➤ Et concernant le métier en luimême ? Il existe une articulation particulière du métier. N’importe qui ne peut faire n’importe quoi. Ces métiers comportent une multitude de spécialités : mécanique, micro-mécanique, hydro-électricité, électromécanique etc. Le métier de la maintenance s’est considérablement spécialisé. Par exemple, dans une turbine, ce n’est pas parce que l’on sait régler une vanne vapeur que l’on sait régler l’alternateur. Le problème est que parallèlement à cette complexité du métier, on a du mal à défendre la technologie dans une filière professionnelle qui n’a de cesse que de régresser. Au nom d’une rentabilité à court terme, on n’apprend plus à faire le geste, ni à travailler sur la technologie. Pourtant, les casses d’usines et les catastrophes industrielles telles qu’AZF puis Fukushima auraient pu nous alerter sur la sécurité et la sûreté industrielles. PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 6 ➤ Quelle est la place d’une telle revue pour les métiers de la maintenance ? L’idée était de créer avec Maurice Roboh, pour qui j’ai beaucoup d’estime, un magazine sur la production et la maintenance industrielle en partant des métiers. Cette revue possède avant tout un contenu technologique et doit être à l’écoute des techniciens. Le but est, en même temps, de ne pas caresser tout le monde dans le sens du poil aux dépens d’un axe éphémère et des effets d’annonce. Car la maintenance est en opposition totale avec l’éphémère de la production et du marketing. N’oublions pas que la pire des choses est de porter uniquement le regard sur le cours de l’action ; c’est comme ça que l’on casse des usines. L’essentiel réside dans une information technologique et de fond. ➤ Avez-vous des recommandations particulières ou doléances à formuler en tant que président de l’Afim ? Dans le débat sur la compétitivité on oublie bien souvent que la part de la soustraitance représente 25 milliards d’euros. Or, ces métiers sont des piliers de la production. Même si on ne fabrique plus les équipements que l’on consomme on doit continuer de les maintenir. Le ministère de l’Industrie pourrait nous faire l’honneur de considérer la place de la maintenance dans le dispositif. On pourrait ainsi reparler des technologies, mais aussi traiter l’industrie comme un patrimoine qu’il faut absolument maintenir. Il y a un manque de soutien de la part des pouvoirs publics. Pourtant, avec près de 40 milliards d’euros dépensés chaque année dans la maintenance, les centaines de milliers de personnes que le secteur représente ont leur place autour de la table ■ Propos recueillis par Olivier Guillon

10 ANS PM Entretien Une revue centrée sur les « pourquoi » et les « comment » de la maintenance DR Ancien co-fondateur et premier rédacteur en chef du magazine Production Maintenance pendant plusieurs années, Martin De Halleux nous évoque le contexte dans lequel s’est créée la revue. Un marché « encombré » mais qui a su accueillir le magazine comme un outil de la maintenance à part entière. ➤ Production Maintenance : Dans quel contexte s’inscrivait la création du magazine Production Maintenance ? Martin de Halleux : Production Maintenance est une revue qui est arrivée dans un marché qui était relativement encombré ! Mais nous avions le souhait de faire quelque chose de différent de ce qui existant déjà, c’est à dire de centrer notre propos sur la réflexion et la production d’idées nouvelles sur les métiers de la maintenance. Nous avons ainsi noué un partenariat de choix avec un des acteurs majeur du secteur, l’Afim, qui partageait notre souhait de voir émerger cette nouvelle revue centrée sur les « pourquoi » et les « comment » de la maintenance et pas uniquement sur les nouveaux produits, services et outils proposés par les acteurs du marché. Quelles difficultés particulières avezvous pu rencontrer ? La principale difficulté du « marché de la maintenance » est justement de bien définir ce marché et d’en connaître les acteurs et les clients qui sont nos lecteurs. Contrairement à des marchés bien définis, il nous a été difficile de rassembler des bases de données de lecteurs potentiels. Nous avons donc dû fournir un travail de constitution de base de données bien plus important que ce que nous avions imaginé. Les coûts de recrutement d’un abonné ont donc littéralement explosés, mais les résultats positifs de nos campagnes de marketing ont récompensés nos efforts. Puis, avec la venue de la revue Maintenance & Entreprise au sein de notre groupe de presse, cet investissement s’est avéré vertueux… « Nous avons donc dû fournir un travail de constitution de base de données bien plus important que ce que nous avions imaginé. » - Martin De Halleux, ancien rédacteur en chef de Production Maintenance. Vous êtes aujourd’hui à la tête de Lexitis, société d’édition que vous avez créée et fondée sur un concept original de « print on demand ». Quelle place pensez-vous que le support papier puisse conserver à l’avenir comme vecteur de l’information et de la connaissance ? Le Business Model de la quasi totalité des maisons d’édition est aujourd’hui obsolète. L’arrivée du livre numérique et la vente en ligne mettent à mal le système de distribution et de diffusion du livre en France. Les libraires et les éditeurs doivent donc absolument se remettre en cause et faire des choix audacieux s’ils veulent encore être des acteurs viables dans les prochaines années. Avec Lexitis éditions, nous avons voulu repenser notre métier d’éditeur en travaillant sur nos points faibles et nos points forts. Par exemple, face au livre numérique, le livre papier a une qualité de confort de lecture, mais un défaut d’actualisation des données. Nous avons donc mis en place l’impression à la demande pour l’ensemble de notre catalogue. Quels sont les avantages d’un tel concept d’édition ? Pour chaque commande passée en librairie physique, sur Internet ou directement chez nous, chaque livre commandé est imprimé à l’unité. Nous n’avons absolument plus de stock, plus de rebus, plus de pilon. Si l’auteur souhaite changer son texte, et ceci est fréquent pour les livres professionnels que nous publions, nous modifions notre base de données et l’ouvrage est instantanément mis à jour. Nos lecteurs peuvent ainsi choisir entre nos éditions papiers et électroniques toutes deux toujours continuellement mises à jour. Ce système nous permet en outre d’ouvrir notre catalogue à des ouvrages « difficiles », souvent de grande qualité, mais refusés pour des raisons économiques par nos confrères éditeurs « classiques ». Nous pouvons ainsi travailler avec des institutions comme des universités, des sociétés savantes ou des associations professionnelles avec lesquelles nous mettons en place des partenariats de co-édition ■ Propos recueillis par Olivier Guillon PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 7

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