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Production Maintenance n°40

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Maintenance à distance : comment s’y prendre ?

Tribune libre L’aspect

Tribune libre L’aspect formation et entraînement du personnel doit demeurer une des priorités du capitaine du navire en s’assurant que son équipage soit correctement préparé et puisse être capable de faire face à une avarie en pleine mer quel que soit le contexte. Cette préparation, bien avant l’appareillage, passe par plusieurs étapes : - acquisition et révision des connaissances théoriques relatives aux équipements embarqués - entraînement à la conduite en conditions normales puis dégradées - acquisition des connaissances relative à la maintenance des équipements (niveaux 1 à 3) et pratique régulière des opérations de maintenances préventive, corrective et prédictive - réflexion sur les méthodes et les techniques de réparation des équipements en fonction du type d’avarie ; un maximum de cas, notamment non conformes, doit être étudié. DR Photo 1 Photo n°1. Seule source de production d’eau douce à bord d’une frégate de surveillance, la fuite permanente d’un raccord du bloc filtre, survenue en pleine mer en cours de mission, n’a pu être résolue que par l’utilisation de morceaux de tiges filetées, de petites barres profilées et de colliers de serrage en plastique. Cette réparation a permis de terminer le dernier mois de mission. Photo n°2. La perforation d’un collecteur d’eau de réfrigération d’un moteur de propulsion a été colmatée grâce à une bande caoutchouc, une tige métallique et deux colliers de serrage métalliques. La disponibilité du moteur a été retrouvée en moins d’une heure. Photo n°3. Le tube percé d’un réfrigérant d’huile moteur a durablement été tamponné à l’aide d’une vis et de la pâte à joint. Une intervention technique audacieuse Dans la recherche de solutions de réparations pour rendre l’équipement en panne de nouveau disponible opérationnellement, il est indispensable de faire preuve d’audace, d’innovation, d’imagination et d’ingéniosité. Si l’on doit, dans un premier temps, envisager des solutions de réparations classiques et maîtrisées, il ne faut néanmoins, par la suite, écarter aucune piste. Une solution qui, à première vue, semble farfelue, peut constituer, au final, une base de réparation fiable, pertinente et durable. Par ailleurs, comme beaucoup de systèmes isolés, un navire en pleine mer souffre d’un évident déficit logistique, en particulier en termes de pièces de rechange et d’outillage. L’exigüité à bord ainsi que de coût d’acquisition et de stockage limitent le volume d’embarquement de matériel relatif à la maintenance. Une étude sur une logistique stratégique opérationnelle embarquée est néanmoins menée avant chaque appareillage. Pour autant, certaines avaries non conformes ou inopinément récurrentes (10) deviennent difficiles à gérer en cours de navigation. C’est alors qu’adopter un état d’esprit « Géotrouvetout » constitue un réel atout. Dans le compartiment machines des navires, il est fréquent de parler DR DR Photo 2 Photo 3 du kit de réparation « TSB » (pour « trombone, Schotch et croûte de Babibel ») du fait qu’il illustre parfaitement l’utilisation des moyens du bord qui paraissent à première vue pour le moins dérisoires compte tenu de l’ampleur de certaines avaries, mais qui, dans bien des cas, « sauve » une mission. À titre d’exemples nous pouvons citer plusieurs cas de réparations de fortune « réussies » grâce aux moyens du bord et au « système D ». Ajoutons par ailleurs que des cartes de navigation périmées sont régulièrement utilisées pour palier un déficit ponctuel de joints plats. Par la suite, il est important que, une fois la solution de réparation adoptée et mise en œuvre, un système de surveillance renforcé et adapté soit mis en place. Certaines réparations de fortune innovantes et réalisées avec des pièces de rechange ou des matériaux non conventionnels nécessitent d’être tout particulièrement vigilant. De la même manière, leur fiabilité dans le temps ainsi que les paramètres de fonctionnement doivent être minutieusement suivis. L’ingéniosité, l’audace et la pugnacité alliées à une ferme volonté de reconquête de la part de l’ensemble des ressources humaines utilisant la totalité des moyens disponibles à bord, sont les ingrédients indispensables pour faire face à des avaries majeures ■ Lionnel Parant Officier mécanicien – Ingénieur maintenance MIMarEST-MRINA-MNI- MSNAME marine.maintenance.management@gmail.com (10) À la suite par exemple d’un dysfonctionnement dû à une mauvaise opération de maintenance réalisée préalablement à terre. PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 60

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