Views
3 years ago

Production Maintenance n°40

  • Text
  • Finale
  • Maquette
  • Mesure
  • Solutions
  • Faire
  • Produits
  • Risques
  • Ainsi
  • Janvier
  • Travail
  • Mars
  • Maintenance
Maintenance à distance : comment s’y prendre ?

Maintenance mécanique En pratique La lubrification, une question trop souvent mise de côté DR Les opérateurs, dans la – trop – grande majorité des cas, ignorent tout de l’état de l’huile de leur machine ou d’un compresseur. Or s’intéresser à la lubrification d’une machine revient précisément à s’attaquer au cœur de l’installation. Comme le rappelle Thierry Gauffreteau, chef de produit chez Fuchs Lubrifiant, « les techniciens de maintenance s’aperçoivent de l’ampleur des dégâts lorsqu’ils ouvrent le capot de la machine et constatent que de nombreuses saletés s’y sont incrustées ». Les problèmes de lubrification sont avant tout liés à une mauvaise filtration et à une méconnaissance de cette question encore trop négligée. Même si les produits mis sur le marché présentent une quasiabsence de particules, poussant à un degré extrême le niveau de filtration des huiles, lors de la phase de remplissage, des particules microscopiques peuvent toutefois s’infiltrer dans le produit ou dans la machine, polluant ainsi l’installation et présentant un risque pour le process. « Rien ne garantit malheureusement une huile parfaitement neutre et exempte de saletés lorsque celle-ci est transférée dans la machine au moment du remplissage, alerteThierry Gauffreteau. De plus, même si on est capable de livrer des produits directement filtrés chez nous, cette opération représente des coûts trop importants pour constituer une opération rentable de maintenance préventive. En revanche, nous disposons de laboratoires et de spécialistes dans le domaine de la filtration. Par ailleurs, nos services assurent en outre des prestations de suivi des huiles contenues dans les installations industrielles ». Un service qui peut se révéler financièrement intéressant dans la mesure où une mauvaise lubrification présente des risques de casses en cas d’échauffement trop importants et d’arrêts de production. Quelques conseils de spécialiste De nombreux industriels négligent encore le lubrifiant en tant que tel et, à l’instar de l’outillage par exemple qui semble connaître le même sort dans les ateliers, considèrent ces produits comme un simple consommable. C’est pourquoi le prix des produits pourtant bien spécifiques en fonction des applications qui lui sont adressées, demeure le seul et unique critère. « Pourtant, il existe de nombreuses solutions, les unes étant destinées à l’usinage dont le principal problème est la forte présence d’eau propice au développement bactérien, les autres aux compresseurs frigorifiques par exemple ; ces derniers sont conditionnés sous azote avec une capsule soudée pour éviter tout contact avec l’humidité. L’huile descend en effet DR très bas en température et l’humidité risque la formation de petits glaçons qui pourraient endommager ou casser le compresseur ». On est loin d’une simple huile de vidange... Plus qu’un coût, une huile peut aussi devenir rentable en augmentant la durée de vie des machines et en réduisant les opérations de maintenance dues à des pannes de plus en plus fréquentes. Il convient de bien choisir son lubrifiant et d’éviter le recours systématique au « bas prix ». Un choix qui devient stratégique et doit davantage s’orienter vers des huiles dotées d’une plus grande capacité à absorber la chaleur ; d’autant que Thierry Gauffreteau rappelle que les machines sont aujourd’hui de plus en plus complexes et beaucoup comportent des circuits hydrauliques avec des commandes très précises. « Pour des machines réglées au micron, c’est le lubrifiant qui fait avancer la machine. Sans compter que les broches tournent de plus en plus vite. Il ne faut pas oublier que s’il y a un manque de lubrification à haute température, c’est exponentiel. La durée de vie de l’huile se réduit en fonction de la montée en température sur un compresseur. N’oublions pas que les intervalles d’une lubrification atteignent 4 000 heures pour des températures allant jusqu’à 10°, mais si lorsque cellesci atteignent 100°, la durée de vie de l’huile est divisée par deux. » ■ Olivier Guillon PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 44

Maintenance mécanique Retour d'expérience Bien connaître sa machine pour mieux l'entretenir Les problèmes de lubrification peuvent être contrés en adoptant de bonnes pratiques d’utilisation de ces produits de lubrification. Mais le meilleur moyen de lutter contre ce « fléau » qui gangrène les machines est encore de revenir aux bases de la mécanique. Bien entretenir sa machine, y compris pour des opérations simples de maintenance préventives, c’est encore de bien la connaître. ➤ Production Maintenance : Pouvez-vous vous présenter (poste et parcours) ainsi que les activités de CMD et ses domaines d’intervention ? Michel Pasquier : Depuis presque onze ans je suis responsable support technique chez CMD Engrenages et Réducteurs. Auparavant, pendant un peu plus de onze ans, ingénieur au service Transmissions mécaniques du Cetim à Senlis. CMD est un concepteur et fabricant de transmissions de puissance par engrenages pour les industries telles que la mine, la cimenterie, la sidérurgie, le sucre, etc. Le métier est celui des couples importants et les basses vitesses. Les appareils ainsi fabriqués peuvent avoir des masses importantes. CMD a aussi une activité de service pour l’installation, la mise en route, la maintenance et la réparation des transmissions de puissance par engrenages. sive, comme par exemple les ruptures d’arbre après propagation en fatigue d’une fissure, pour lesquelles on ne voit que le stade rupture finale brutale. ➤ Quelles sont les causes de ces problèmes et, parmi elles, que représente la lubrification dans les pannes ou les dysfonctionnements ? Les causes des problèmes rencontrés vont de la conception (heureusement assez rare… mais ça existe) à l’utilisation en passant par les matériaux et traitements thermiques et la ➤ Quelles sont les problématiques de vos clients industriels en matière de maintenance ? Avez-vous quelques exemples concrets (sans forcément citer le nom de vos clients) de problèmes intervenus sur certaines machines ou installations ? À intervenir sur des installations dans beaucoup d’industries lourdes et un peu partout dans le monde, on rencontre des problèmes de toutes sortes. Puisqu’on aborde la maintenance, ici il est nécessaire de préciser les différentes maintenances. La maintenance préventive, tout d’abord, est une intervention programmée au cours de laquelle on traite un problème qui avait été détecté auparavant. Au cours de ces opérations de maintenance préventive, il n’est pas interdit de découvrir et traiter d’autres problèmes qui sont visibles uniquement à cet instant. Ensuite vient la maintenance curative qui se définit comme une intervention suite à un incident en service qui a conduit à l’arrêt d’une installation. Ainsi, les « pathologies » qu’on traite lors des interventions de maintenance vont des usures aux ruptures – même si tout dépend de la classification qu’on prend. La maintenance préventive va traiter de pathologies « évolutives », mais dont on maîtrise dans une certaine mesure la progression (usures, fatigue à la pression de contact…). La maintenance curative va traiter de pathologies « brutales », même si certaines sont la conclusion d’un phénomène évolutif dont on n’a pas pu voir la phase progres- PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 45

Production Maintenance - Découvrez la revue en version digitale

Découvrez la revue en version digitale sur votre mobile

Pour vous abonner, joindre la rédaction, communiquer dans la revue ou simplement avoir plus d'informations sur votre métier, rendez-vous sur notre site internet :

www.production-maintenance.com