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Production Maintenance n°39

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Dossier spécial GMAO : les outils de la maintenance de demain

Maintenance préventive Expertise La question de l'obsolescence : un facteur de risques trop souvent oublié Qu’entendons-nous par « obsolescence » ? Est-ce une vue du fabricant de composants qui, à un instant « T », constate une évolution technologique ou réglementaire rendant dans un cas comme dans l’autre une partie de ses produits obsolètes, désuets, périmés ou tout simplement peu ou moins rentables ? Ou bien s’agit-il plutôt d’une réaction de l’utilisateur contraint d’abandonner un mode de production ou au contraire désireux d’élargir ses compétences et s’ouvrir de nouveaux marchés ? Dans ces deux cas aussi, la question de l’obsolescence se posera un moment ou un autre. Dans ce nouveau numéro de Production Maintenance, nous avons décidé de recueillir l’avis de trois grands acteurs sur le marché susceptibles de répondre à un problème trop souvent laissé pour compte. DR La question de l’obsolescence n’estelle qu’une question de définition ? Oui si l’on en croit certains férus de langue française qui traduisent l’obsolescence d’un produit comme une technologie dépassée, ne répondant plus aux exigences ni aux normes modernes (comprendre « actuelles, nouvelles »). Une définition relativement large mais qui se garde bien de préciser de quel point de vue on se place : est-ce du côté de l’utilisateur, plus enclin à connaître l’état et les capacités techniques de ses outils et de son matériel, ou bien plutôt du côté du fabricant, souvent de bons conseils pour accompagner ses clients industriels et les personnels de mainte- nance vers des solutions et des technologies innovantes. Bruno Barbanson, Asset Performance Consultant pour le compte de l’Américain Rockwell Automation, définit l’obsolescence comme telle : « lorsque la durée du cycle de vie d’un produit commercial est inférieure à celle du bien qui en a besoin pour être opérationnel ». Tout est dit. Et des secteurs industriels fortement soumis aux obsolescences de leurs composants pourront difficilement infirmer cette définition. Car ce problème touche avant tout trois grandes filières : l’agroalimentaire, en particulier l’alimentation et les boissons, la pharmacie avec la fabrication de médicaments, et le gaz-pétrole. Pour ce dernier secteur, les problématiques sont bien particulières car elles concernent essentiellement la négligence depuis quelques années des problèmes d’obsolescence alors même que les raffineries sont plus ou moins autonomes ; les installations et les composants qu’elles utilisent sont construits avant tout pour durer dans le temps et résister à des environnements sévères. Des opérateurs de maintenance réalisent donc leur propre gestion, comme ils peuvent... quitte à sous-traiter de plus en plus la maintenance de leurs cartes à de simples réparateurs lambda. Vision catastrophique des choses ? Peutêtre mais il semble que la question d’obsolescence n’est guère prise en compte et peu de mesures ont été prises pour faire face à ce problème. Il faut dire que dans les raffineries, on applique un process « pur et dur » et les opérateurs se débrouillent tout seul ; sauf qu’à un certain moment, il n’est plus possible d’assurer la maintenance de composants défaillants. La raison ? Malgré des problèmes de plus en plus critiques, les questions d’obsolescence reviennent peu à peu dans les barèmes de criticité. Mais les échéances sont souvent fixées à une vingtaine d’années ; PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2012 ➤ PAGE 18

Maintenance préventive les dernières remontant aux années 90, les problèmes ressurgissent. Concernant les deux autres domaines d’activité, la production de produits manufacturés suppose des cadences très élevées et gérées par des automates et des actionneurs soumis naturellement aux problèmes de vieillissement et de fatigue en raison de leur forte sollicitation. Des capteurs de traitement du signal permettent d’avertir de leur état de fonctionnement, en particulier sur les chaînes de conditionnement et d’emballage. À quels risquent s’exposent les industriels en matière d’obsolescence ? Parmi les risques et les enjeux pour les industriels, Bruno Barbanson précise avant tout que l’obsolescence provoque inévitablement une augmentation des arrêts de maintenance ou des marches dégradées, « ce qui est somme toute supportable à condition que l’on reste dans une certaine ‘normalité’. Mais lorsqu’une industrie a des exigences bien particulières en termes sanitaires ou d’environnement, de simples arrêts peuvent s’avérer très coûteux, comme c’est le cas par exemple dans l’emballage ». Les risques sont donc proportionnels à l’arrêt d’une machine et d’une chaîne de production, mais aussi à la qualité exigée d’un produit ; pour une entreprise d’embouteillage par exemple, le décalage d’une capsule pour une production de 300 000 bouteilles peut coûter, on s’en doute, extrêmement cher. « Ce qui est surprenant, c’est que les entreprises n’intègrent que rarement l’obsolescence dans leur étude de criticité, y compris dans le gaz et le pétrole où ce problème est toutefois de plus en plus pris en compte, en raison des coûts faramineux des arrêts de production et aux risques aux niveaux humain et environnemental ». Cependant, dans les domaines pharmaceutique ou agroalimentaire, cette partie de la criticité est moins considérée. Paradoxalement, les entreprises industrielles utilisent de plus en plus d’automatismes qu’auparavant. De plus, intégrer l’obsolescence d’un composant est une chose, intégrer celle d’un équipement en est une autre. « L’obsolescence d’une carte électronique et de ses composants sont deux choses bien différentes. Et les moyens de les prendre en compte et de les détecter le sont tout autant ». Détecter les premiers signes d’obsolescence Le management de l’obsolescence s’inscrit en trois phases principales : la détection, la hiérarchisation et le traitement, c’est-à-dire ce qu’il convient de dimensionner en fonction des ressources disponibles pour rechercher l’optimum économique. Pour un premier niveau de détection, le plus simple est-il encore de se mettre en liaison avec le fabricant. L’étape suivante consiste à se constituer un réseau d’utilisateurs ou à mettre en place un groupe d’échanges avec différentes entreprises du secteur de manière à réaliser une veille et établir une base de données des fournisseurs. C’est ce que fait notamment Rockwell, ce qui permet PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2012 ➤ PAGE 19

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