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Production Maintenance n°33

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Le point sur la formation en sécurité pour les métiers de la maintenance

Prévention des risques

Prévention des risques au travail Analyse Prendre davantage en compte les risques liés à la maintenance dans le document unique Les risques pour les personnes opérant en maintenance sont nombreux et bien spécifiques. Comme le souligne Jean-Christophe Blaise, de l’INRS Lorraine, ces risques sont essentiellement liés au caractère multitâches et multirisques des interventions, mais aussi au fait que l’on néglige souvent trop la partie maintenance par rapport à la production dans le plan de prévention et d’analyse des risques. « Les activités liées à la maintenance recouvrent un caractère multirisques » ; c’est par ces mots que Jean-Christophe Blaise, responsable d’études au sein de l’INRS Lorraine, à Nancy, a résumé la particularité des activités de maintenance et les raisons pour lesquelles ces métiers sont parmi les plus exposés aux maladies et aux accidents de toutes sortes. Pourtant, les risques auxquels fait allusion l’ancien responsable maintenance sont les mêmes que l’on rencontre dans la production : ils dépendent de l’environnement industriel, de l’usine ou des machines, de l’utilisation ou non de substances chimiques ou dangereuses, de fluides brûlant ou de projection de matière… Mais la différence avec les opérateurs de production et leur exposition aux risques ne tient pas dans la nature même des risques mais dans la manière dont ils y sont confrontés. Jean-Christophe Blaise s’explique : « l’opérateur de maintenance pénètre, tout ou partie, à l’intérieur de la machine. Or cela n’est pas toujours -parfois jamais- prévu par les directeurs de sites industriels ou les chefs de production. En effet, on préfère analyser le risque quand la machine est en fonctionnement, plutôt que lorsqu’elle tombe en panne ». Bien entendu ! Une panne ou un quelconque dysfonctionnement fait partie de la liste des imprévus, si bien que cette partie est infime dans le « temps de travail » de la machine. Or lorsque l’on ouvre l’équipement défectueux, les risques ne sont plus les mêmes et sont plus dangereux du simple fait qu’ils n’ont pas été pris en compte. Des risques bien différents selon la manière d’intervenir sur les machines Les risques dépendent de beaucoup de paramètres : l’environnement industriel, la nature des machines, l’âge et l’entretien - régulier ou non- du parc des installations, etc. De nombreux risques s’ajoutent aux opérateurs de maintenance comme la pénibilité (liés notamment à la posture et à la difficulté d’accès à des machines qui n’ont pas été conçues à l’origine pour accueillir les mains d’un technicien de maintenance), les risques de chute lorsque l’opérateur doit intervenir en hauteur alors même qu’il n’a pas été formé pour ce type d’intervention « en altitude » (se référer à l’article sur la formation en hauteur), sans oublier les problèmes de manutention de pièces, les risques liés aux outils mal rangés mais aussi aux interventions sur des sites de clients divers et variés, tous aussi différents les uns que les autres. « Enfin, il est important de rappeler que ces interventions répondent à un besoin urgent de réparer une machine ou de remplacer une pièce. Intervenir dans le stress présente également des dangers, que ce soit en maintenance préventive qu’en maintenance corrective », insiste Jean-Christophe Blaise. Si l’INRS mène essentiellement des actions destinées à sensibiliser les décideurs (chefs d’entreprise, de production ou responsables de maintenance) à travers notamment des brochures explicatives et techniques ainsi que des DVD, l’institut de recherche en sécurité entend s’adresser également aux concepteurs sur la question de l’intégration de la sécurité dès la conception des espaces de travail. Bien utiliser le document unique La prévention des risques dépend aussi de la bonne utilisation du document unique. Apparue dans les années 1990, la réglementation liée à l’analyse des risques n’a pas été réellement appliquée ou mal mise en œuvre au sein des entreprises françaises. Dès lors, pour tenter de remédier à ce problème, est apparu au début des années 2000 le document unique, c’est-à-dire l’idée de répertorier ces risques dans un seul document. « Cette démarche présente un intérêt réel mais seulement si l’on regarde les aspects du risque suivant le bon angle, en fonction notamment des métiers, des machines et les différentes situations de travail et d’intervention. L’idée est de ne pas toujours focaliser les risques uniquement sur la production mais aussi sur la maintenance », remarque Jean-Christophe Blaise. Et d’ajouter : « Dans l’esprit de beaucoup de décisionnaires, la maintenance d’une machine qui fonctionne tout le temps n’intervient qu’une fois par mois, voire une fois par an. L’opérateur en maintenance n’est donc pas une priorité. C’est un mauvais calcul, d’autant que ce même opérateur va intervenir sur plusieurs machines, et, pour beaucoup, bien plus souvent qu’on ne l’avait prédit… » ■ Olivier Guillon PRODUCTION MAINTENANCE ➤ AVRIL, MAI, JUIN 2011 ➤ PAGE 71

Prévention des risques au travail Équipements La chaussure, au coeur des questions de sécurité La protection des pieds s’inscrit parmi les problématiques les plus importantes en matière de sécurité des opérateurs en maintenance, et ce notamment pour deux raisons : d’une part parce que cette partie du corps est sujette aux risques de chutes, lesquelles peuvent entraîner des conséquences très graves, et parce que les pieds sont également soumis aux sols glissants, pouvant entraîner la chute de l’intervenant lui-même. Les fabricants d’équipements tels que les chaussures de sécurité doivent répondre à ces deux natures de risques, tout en privilégiant légèreté, confort et esthétique. En matière d’équipements de protection des pieds, les acteurs du marché ont depuis quelques années constaté une évolution de la demande de plus en plus pressante et qui s’oriente davantage vers des produits plus jolis et plus légers. « Les opérateurs demandent des chaussures dont les critères de sélection intègrent des aspects à la fois esthétiques et liés à la légèreté. Mais dans l’industrie, on rencontre de nombreuses contraintes, différentes d’un secteur à l’autre et ces critères de choix ne sont malheureusement pas toujours compatibles avec les exigences de sécurité », concède Jean- Pierre Boutonnet, président de la Commission Chaussures du Synamap. Le problème est donc de faire coïncider les attentes des utilisateurs -en termes de confort et de poids par exemple- avec la finalité en matière de sécurité et de réduction de risques pour l’opérateur, sans oublier la conformité des équipements avec la réglementation en vigueur. Des risques spécifiques pour la maintenance Les métiers de la maintenance étant particulièrement variés, les risques liés aux pieds le sont tout autant. À titre d’exemple, le service après-vente (SAV) d’un constructeur de machines va mobiliser des équipes de maintenance qui seront confrontées à des risques propres à leur activité mais aussi à l’environnement de son client où sont entreposés tous les équipements : en intervenant sur les chaînes de production, entre les appareils de manutention par exemple, l’opérateur risque donc de se faire rouler sur les pieds par un tire-palettes ou un chariot élévateur. Concernant les opérations de maintenance dans des milieux industriels, parfois à forte teneur et présence de carbone, les risques de projections ou les risques de jets de produits corrosifs sur les pieds peuvent avoir des incidences graves, sans oublier les chutes d’objets aussi divers que variés. Enfin, certaines usines, en particulier dans le secteur agroalimentaire, présentent des risques de glissade en raison de la présence de graisses de toutes sortes répandues sur le sol. « Les risques étant tellement nombreux et divers et la nature des interventions en maintenance différentes les unes des autres, l’idéal est de concevoir des chaussures multi-usages et des produits les plus polyvalents possible ». Seuls des domaines bien particuliers, comme le nucléaire, impliquent des équipements de protection des pieds bien spécifiques, respectant ainsi un protocole bien défini. Pour le reste, il s’avère très difficile de trouver un type de contrainte particulière. Il est néanmoins important de préciser que les chaussures de sécurité ne sont pas classées selon des risques mortels ; d’ailleurs, les sanctions ne sont pas les mêmes pour les employeurs, par rapport à d’autres EPI. La raison ? « cela s’explique par le fait qu’un accident lié à une chute d’objet sur la tête peut être mortel. En revanche, une chute sur les pieds peut se révéler grave mais les jours de l’opérateur ne seront pas en danger ». Quelques conseils pour assurer une meilleure protection des pieds En tant que président de la Commission Chaussures du syndicat national des fabricants d’équipements de protection, et chef des ventes F.I. au sein de la société Lemaitre Sécurité, Jean-Pierre Boutonnet nous délivre quelques conseils d’utilisation mais de choix en matière de chaussures de sécurité. Selon lui, il convient avant toute chose de privilégier la polyvalence, en particulier dans les métiers de la maintenance du fait des travaux et des interventions variés ainsi que des espaces et des environnements différents. Les critères d’imperméabilisation et d’anti-perforation sont bien entendu essentiels dans le choix de ce type d’EPI ; « mais il ne faut pas pour autant négliger l’adhérence de la chaussure, avertit Jean- Pierre Boutonnet. Il convient donc de vérifier que les performances en matière d’adhérence sont correctes ». Par ailleurs, pour les activités de maintenance, il est préférable d’opter pour des chaussures munies d’un talon décroché situé sur la semelle. Les travaux en hauteur étant relativement fréquents, l’opérateur est souvent amené à grimper en haut d’une échelle. Il est important également de ne pas oublier d’opter pour un produit qui ne contient pas trop de matière textile mais, au contraire, composé de cuir afin de protéger les agents de maintenance et les techniciens de tout risque de projections de produits corrosifs ■ Olivier Guillon PRODUCTION MAINTENANCE ➤ AVRIL, MAI, JUIN 2011 ➤ PAGE 72

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