MAINTENANCE EN PRODUCTION FORMATION Le Bac Pro MEI n’est plus, vive le MSPC ! S’adapter à l’industrie 4.0 n’est pas chose aisée pour la formation. C’est pourquoi le bac pro dédié à la maintenance des systèmes de production connectés (MSPC) entend bien résoudre les lacunes en matière de compétences sur le marché de la maintenance. formation et les besoins des entreprises alors en pleine transformation numérique. Il en est de même chez les prestataires de services ou même dans la sous-traitance, certaines sociétés offrant des prestations de maintenance prévisionnelle avec des objets connectés (IoT). « C’est pourquoi, à l’académie de Toulouse, les enseignants ont créé à Cahors une nouvelle formation baptisée CEFPET et ouverte à tous sur la maintenance prévisionnelle, en utilisant les nouveaux types de capteurs que l’on trouve sur le marché ». DE LA TECHNOLOGIE MAIS ENCORE TROP PEU DE JEUNES © O.Guillon Pour recruter les jeunes dans les métiers de la maintenance, la technologie à elle seule ne suffit pas Professeur de BTS maintenance depuis le 1 er septembre dernier au lycée Jean Dupuis de Tarbes, Christophe Dyl enseigne dans le cadre d’un nouveau programme de formation initiale et en alternance. Selon lui, « toute réforme est bonne à prendre ! ». Il faut dire que l’enseignant, face à une situation qui n’a cessé de se dégrader au fil des années en matière de compétences – de moins en moins adaptées aux besoins des entreprises industrielles – l’enseignant ne mâche pas ses mots. « Avec cette réforme, on s’adapte au modèle européen, mais aussi et surtout, grâce à elle, l’alternance se révèle beaucoup plus simple à mettre en place. » Car dans le monde de l’industrie et tout particulièrement celui de la maintenance, l’arrivée d’Internet et de sa capacité à faire communiquer des systèmes de production avec l’extérieur et, in fine, permettre de faire de la maintenance prévisionnelle, a de fait créé un fossé entre les compétences sortant des systèmes classiques de Autre initiative, cette fois dans les énergies renouvelables (ENR). Christophe Dyl enseigne au sein d’une licence professionnelle baptisée M3R et portant sur l’hydraulique, l’énergie photovoltaïque et l’éolien… cursus qui intègre de plus en plus de solutions d’industrie 4.0. « En matière d’IoT, tout le monde aujourd’hui en fait mais le problème c’est qu’on ne sait pas traiter la data. Nous avons besoin d’outils mathématiques avec des doctorants comme on peut le voir chez des industriels à l’image de Bosch Rexroth qui gère à distance une presse au Maghreb afin de surveiller les équipements et avertir l’entreprise lorsqu’il a besoin d’une intervention de maintenance ». Un autre sujet concerne cette fois la cybersécurité des données. On a donc ici besoin d’une nouvelle forme de métier. À titre d’exemple, l’automatisation exige des compétences en informatique industrielle. « Par ailleurs, nous formons beaucoup à la télémaintenance (surtout dans l’éolien) ainsi qu’en matière de réalité virtuelle et de réalité augmentée… des solutions qui demeurent toutefois émergentes au sein du bac pro, des BTS ou des Bachelors GIM ; « ça commence à venir », fait remarquer Christophe Dyl, avant d’ajouter : « ce qui manque aujourd’hui n’est pas de tant la technologie, mais bel et bien le public » ● Olivier Guillon 38ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°80 • février - mars - avril 2023
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